Lantern Work c. 1900

< Programme > SÉANCE NO 2: The Professionalization of Filmmaking

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Le travail de lanterniste, vers 1900

Désormais, il fait consensus auprès des historiens du cinéma que vues animées se sont développées en relation avec la lanterne magique et d’autres formes préexistantes. En effet, la première décennie du cinéma regorge d’exemples où les films des premiers temps empruntent à la lanterne, de la présentation de séries de tableaux aux montages d’actions répétées, en passant par la mise en relation thématique de vues uniques. Un autre lieu commun est que les premiers cinéastes, tels que G. A. Smith, James Williamson et Cecil Hepworth, étaient impliqués dans la conception et la présentation de conférences de lanterne avant l’arrivée des vues animées. De plus, après l’émergence du cinéma, le travail de lanterniste impliquait souvent la présentation de films et de plaques de lanterne. Mais qu’en est-il si le travail de lanterniste impliquait également la production de séries plaques de lanterne combinées avec des films ? Et si de nouvelles formes de pollinisation croisée apparaissaient dans ce processus ?

            Mon article jette un regard alternatif sur la lanterne vers 1900, en explorant les productions « lanterne-film » : des séries de plaques de lanterne et des films représentant les mêmes événements, tournés par la même équipe au même endroit. En examinant une série d’anomalies stylistiques – qui s’écartent des modes établis de production et de représentation des lanternes – je montrerai comment elles mettent en évidence la réciprocité mutuelle existant entre la lanterne et les premiers films. Du point de vue de l’histoire des médias, ces productions révisent certaines compréhensions de la relation lanterne/film en démontrant la symbiose synchrone entre ces deux formes. Elles suggèrent également que la lanterne a été influencée par le cinéma dans les années qui ont suivi son émergence, notamment en termes de développements spatiotemporels. Ce faisant, je soutiens qu’elles reflètent la participation de la lanterne à une esthétique de transition, typiquement réservée aux nouveaux médias de l’époque, mais encore pertinente pour l’ancien.


Artemis Willis (indépendante)

Artemis Willis est historienne des médias, conservatrice des arts médiatiques et réalisatrice de documentaires. Elle est également une ancienne membre du comité exécutif de Domitor. Elle a publié et donné de nombreuses conférences sur la lanterne magique et ses formes connexes, a organisé des hommages et rétrospectives sur le cinéma, et a présenté ou donné des spectacles de lanterne dans divers musées, festivals et conférences aux États-Unis et à l’étranger. Elle a récemment obtenu son doctorat en Études cinématographiques et médiatiques à l’Université de Chicago, et elle prépare un livre intitulé Lanternology.