The Professional Standard: Bell & Howell and the Evolution of the Motion Picture Camera

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Le standard professionnel : Bell & Howell et l’évolution de la caméra cinématographique

Au cours des premières années de la production cinématographique, les compagnies de production fabriquaient ou achetaient leurs propres caméras de studio. Les caméras « boîtes » conçues par des compagnies telles que Pathé et Debrie étaient annoncées dans les journaux corporatifs pour environ 250 $, une somme importante dont les caméramans devaient de plus en plus assumer la responsabilité. Le rôle de caméraman s’étant professionnalisé, et leurs tâches de travail impliquaient le plus souvent l’achat et l’entretien de leur propre caméra. En 1915, cette caméra devait presque obligatoirement être une Bell & Howell qui se détaillant 1080 $, soit plus que le salaire annuel moyen aux États-Unis. Si la caméra de Bell & Howell était très réputée pour sa qualité exceptionnelle, comment les producteurs pouvaient-ils exiger de leurs employés un investissement aussi important ? Le fait que ce système ait prévalu est le symptôme de trajectoires plus larges autour de la gestion de la technologie dans l’industrie cinématographique en pleine période de transition. Bell & Howell a débuté en 1907 en tant que fabricant de perforateurs et de tireuses. La compagnie crée deux ans plus tard sa caméra dans le cadre de sa stratégie de standardisation des outils cinématographiques. Les appareils Bell & Howell étaient compatibles entre eux, ce qui permit à la compagnie de faire connaître son engagement en matière d’efficacité et d’économie, tout en obligeant les entreprises et les travailleurs à utiliser toute leur gamme de produits. De même, à mesure que les caméramans se professionnalisaient, l’investissement mis dans une caméra était signe de leur dévouement au travail et de leur volonté de participer à ce système. En examinant la trajectoire de la caméra Bell & Howell, son utilisation, et ses stratégies de marketing pendant les années 1910, cette communication montre comment la centralité de cet outil de production cinématographique renforce les valeurs accrues de normalisation et de professionnalisation, et ce, au moment où l’industrie atteint sa maturité.

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Luci Marzola (University of California Irvine)

Luci Marzola est Maître de conférences en Études cinématographiques et médiatiques à l’Université de Californie Irvine. Elle a été boursière du National Endowment for the Humanities (2019-2020). Ses travaux sur l’histoire de la technologie cinématographique ont été publiés dans Film History, Historical Journal of Film, Radio, and Television, Spectator, The Velvet Light Trap, et seront prochainement publiés dans l’Oxford Handbook to Silent Cinema. Son prochain livre, qui paraîtra aux presses de l’Université d’Oxford, s’intitule Engineering Hollywood: Technology, Technicians, and the Science of Building the Studio System.